dimanche 12 janvier 2014

PEA - Peindre en rythme

Peindre en rythme, c'est comme écrire une partition. Mais au lieu de le faire d'une façon linéaire en suivant les lignes de portée, ici on peut inscrire le rythme partout sur la surface de la toile et surtout, on peut superposer les portées à l'infini. La musique s'inscrit par couches successives, créant une sorte de transparence temporelle. Bien sûr, plus l'oeuvre se construit, plus les bases disparaissent. Mais elles ne disparaissent qu'à l'oeil car en fait elles transparaissent dans la structure même de l'oeuvre picturale.

Il en est de même pour la musique car, même si au début, on peut aisément identifier les coups et les frottements, rapidement ceux-ci sont magnifiés par le designer sonore, au point où si l'on a pas vu le début de la construction, il devient difficile de se rendre compte que les sons et les structures que l'on entend sont directement issus de la toile.

L'image et la musique se construisent donc par couches successives.

Là où le défi s'exerce pleinement est qu'autant pour le designer sonore que pour le peintre, il faut essayer de construire quelque chose de cohérent, en y intégrant une certaine esthétique.

Il serait facile de prétendre à l'exécution d'une performance sous prétexte que l'aléatoire et le spontané nous mènent n'importe où. Faire n'importe quoi, en sorte!

Peut-être que même là, certains observateurs y verraient une justification et arriveraient a expliquer l'inexplicable sous le couvert de l'art actuel, par exemple. Mais pour nous, il s'agit d'obtenir un résultat accessible, autant visuellement qu'auditivement. C'est pour cette raison que le "groove" est important. Nous sommes musiciens et voulons avant tout jouer!